Artistes :

Titres :

ENIVREZ-VOUS

Paroles :Charles Baudelaire
Musique :Raymond Bernard
Capo I
Tonalité :
  • E♭
  • E
  • F
  • G♭
  • G
  • A♭
  • A
  • B♭
  • B
  • C
  • D♭
  • D
  • E♭
|   _ _ _ |   _ _ _ |   _ _ _ |   _ _ _ | (2x)
 
 
  Il faut être toujours ivre.    Tout est là :
  c'est l'unique question.
  Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps
qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,
      il faut vous enivrer sans trêve.    Mais de
  quoi?    De vin, de poé-
  sie    ou de vertu,
  à votre guise.  Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe
  verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous
  réveillez,  l'ivresse  déjà diminuée ou
  disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à
  l'horloge, à tout ce qui rit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui fuit, à tout ce qui
  chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est;  et le
  vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être
  pas les esclaves martyrisés du Temps,  enivrez-vous;  enivrez-
  vous sans trêve!  De vin,  de
  poésie,  d'amour, ou de
  vertu,  à votre guise."
 
 
|   _ _ _ |   _ _ _ |   _ _ _ |   _ _ _ | (2x)
 
 
Poème original :
 
Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie, de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
 
Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII

Contribution

Bernard Lebeau, version 1.0

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Version : 1.0
Dernière modification : 2022-06-15
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