Et l'absence est ve nue poser ses grandes ailes
Sur le berceau mu et qui ne chantera plus
Elle est partie sans moi; je reste seul sans elle
Et sans cet enfant de trois ans
Dont je ne suis même pas le père
Et qui devenait mon enfant, peu à peu
C'est elle qui est par tie, mais c'est lui qui me manque
Ce tout petit gar çon qui n'était pas de moi
Mais qui avait su lier mon âme saltim banque
Avec sa tête dans mon cou,
Avec son rire dans sa gorge
Ne plus l'avoir con tre ma joue, ça me rend malheu reux
Les enfants sont le fruit
Des femmes, pas des hommes
Mais quelque soit celui
Qui fait germer la pomme
Le père, pour l'en fant,
C'est celui qui est là
Celui qui cares se sa mère
Et qui lui tend les bras.
Sans doute, aimera t-il autant ses futurs pères
Ses parrains, ses tontons que sa mère aimera
Mais moi, je garderai pour ses anniversaires
Une pensée au fond de moi,
J'me dirai :" Tiens, il a vingt berges"
Lorsque j'y pense quelquefois, j'me sens devenir vieux
Les enfants des voisins,
On les trouve stupides
Ils ne servent à nos yeux
Qu'à faire pousser des rides
Mais lorsque, par hasard,
On en a un qui est là
Qui a les yeux noirs de sa mère
On l'aime malgré soi.
Et l'absence est venue peser sur ma détresse
Dans la chambre déserte où manque ses jouets
Rien n'le remplacera, ni mes futures maîtresses,
Ni mon travail, ni le beau temps,
Je suis démuni comme un père
Qui vient de perdre son enfant et je suis malheureux.