M a vieille baraque tiens d'bout,
J'me d 'mande encore comment,
mais avec elle j'ai au moins d'quoi planquer du vent
Et mes b elles flammes sont là, pour l'mauvais temps.
P ar les trous d'mes vieilles pompes, j'sens bien l'froid qui m'carresse,
la neige m'fait un bonnet avec les ch'veux qui m'restent,
En trappeur à cent balles, qu' apprivoise la montagne,
J'ai c hoisi l'canniveau qu'était huit cent mètres plus haut.
T outes les nuits j'conte les jour s,
t outes les nuits j'conte les jours .
Ma v ieille caisse a d'la bouteille, raccommodée des fois,
Dés qu'j'ai trois ronds en poche on essaie d'se ramener du bois,
Et quand e lle prend un peu l'eau, elle pleure avec moi .
J'me c onfie à la lune, les jours ou j'peux plus t'nir
Avec pour seul réponse le p'tit écho d'ma voix qui monte
J'm'habitue a u silence, mais tout l'intérieur crie,
j'sais p lus vraiment c'que j'attend, mais j'aime encore la vie.
T outes les nuits j'conte les jour s,
t outes les nuits j'conte les jours .
Moi j'ai l ongtemps hésite à m'barrer loin d'ici,
A m 'rouler dans l'amour et vers d'autres pays,
Pas encore résigné mais un poil fatigué,
d 'rattraper des souv'nirs, d'chercher (Dom)un paradis.
J'suis r iche d'une liberté, riche d'une solitude,
riche du temps qui passe et plus riche sans fortune
Et chaque f ois qu'j'pense à toi, j'ai to ujours pas les mots
J'ai j amais su m'y prendre mais paraît qu'ça s'apprend tôt.
T outes les nuits j'conte les jour s,
t outes les nuits j'conte les jours .