Comme une boue accrochée aux chaussures
Comme ce lierre qui lézarde les murs
Et comme une ombre qui sort de ton ombre et danse
Le si lence
Comme ces mots de l'amour que l'on tait
Comme ces pages impossibles à tourner
Comme un joueur ne veut pas voir passer sa chance
Le silence
Comme cet âge inutile que l'on joue
Comme ces enfants qui au meurtre se vouent
Comme tout homme n'a jamais que pour toute enfance
Le silence
Comme ce ventre avorté de la vie
Comme ce tendre que la raison renie
Comme ces coeurs qui apprennent à l'envi la cadence
Du silence
Comme un soleil par l'orgueil rougit
Qui se retire et nous laisse à la nuit
Et comme un homme ne laissant derrière lui, en défense
Qu'un silence
Comme une liane suspendue à ton rire
Comme aux arcanes d'une science en délire
Et comme une ombre qui sort de ton ombre et danse
Je suis silence