Nous étions, ce soir-là, sous u n chêne superb e
(Un chêne qui n'était peut -être qu'un tilleul)
Et j'avais, pour me mettre à v os genoux dans l 'herbe,
Laissé mon rocking-chair se bala ncer tout se ul.
Blonde comme on ne l'est que da ns les magazin es
Vous imprimiez au vôtre un rythme de canot ;
Un bouvreuil sifflotait dans le s branches voi sines
(Un bouvreuil qui n'était peut-être qu'un linot).
D'un orchestre lointain arrivai t un andante
(Andante qui n'était peut -être qu'un flonflon)
Et le grand geste vert d'une branch e pendante
Semblait, dans l'air du so ir, jouer d u violon.
Tout le ciel n'était plus qu'une la rge chamarre,
Et l'on voyait au loin, da ns l'or cla ir d'un étang
(D'un étang qui n'était peut-ê tre qu'une mar e)
Des reflets d'arbres bleus descendre en tr emblotant.
Et tandis qu'un espoir ouvrait en moi des ail es
(Un espoir qui n'était pe ut-être qu' un désir),
Votre balancement m'éventait de dentelles
Que mes doigts au passage essayaient de sais ir.
Votre chapeau de paille agitait sa guirlande
Et votre col, d'un point d e Gênes mer veilleux
(De Gênes qui n'était peut-êtr e que d'Irland e),
Se soulevait parfois jusqu 'à voiler vos yeux.
Noir comme un gros pâté sur la marge d'un tex te
Tomba sur votre robe un in secte, et l a peur
(Une peur qui n'était peut-êtr e qu'un prétex te)
Vous serra contre moi. - C her insecte grimpeu r !
L'ombre nous fit glisser aux pi res confidence s ;
Et dans votre grand oeil plus tendre et p lus hagard
J'apercevais une âme aux profon des nuances
(Une âme qui n'était peut -être qu'un regard).