Au mois d'août , en fauchant le blé,
On crevait d e soif dans l a plaine ;
Le corps en feu, je suis al lé
Boire à plat ventre à la fo ntaine :
L'eau froide m'a glacé "les sangs".
Et je meurs par ce tendre aut omne
Où l'o n danse devant la tonne
Durant les beaux jours fini ssants...
J'en tends les violons... Marie !
Va, pe tiote que j'aimais bien ;
Moi, je n'ai plus besoin de r ien !...
Va-t'en danser à la frair ie,
J'en tends les violons ... Mari e !
Veux-tu bien me sé cher ces pleurs ?
Les pleurs en laidissent les belles !
Mets ton joli bonnet à fle urs
Et ton d evantier en dentel le :
Rej oins les jeunesses du bour g
Au b ourg où l'amour les enivre ;
Car, si je meurs, il te fau t vivre...
Et l 'on ne vit pas sans amour !
Entre dans la r onde gaie ment ;
Choisis un beau gâs dans la ron de,
Et donn e-lui ton cœur ai mant
Qui resterai t seul en ce monde...
Oui, j 'étais jaloux cet été
Quand un autre t'avait su ivie ;
Mais on ne comprend bien la vie
Que sur le point de la quitter. ..
Après ça, tu te marieras ...
Et, quand la moisson sera haute,
Avec ton homme au rude br as,
Moisso nnant un jour côte à côte
Vous v iendrez peut-être à parler,
Emus de pitié grave et sobre,
De J ean qui mourut en Octobre
D'un mal pris en fauchant le s blés...