Salut Jcdspit,
Quel jeune élève, de nos jours, connaît le nom des
cinq comptoirs français de l’Inde (
Chandernagor,
Yanaon,
Karikal,
Mahé et
Pondichéry), noms exotiques que nos parents apprenaient par cœur, à l’école entre les deux guerres, pour l’obtention du Certificat d’Etudes primaires ?
Quelques rappels historiques : C’est au 17ème siècle que les français prennent véritablement pied dans l’Océan Indien à la recherche des fameuses épices (vanille, clou de girofle, muscade, poivre…..).
En 1664,
Colbert, alors ministre de
Louis XIV, crée la «
Compagnie pour le commerce des Indes Orientales », chargée de tenir tête aux puissantes compagnies de commerce anglaises et hollandaises et fonde, de toutes pièces, le port de Lorient dans le Morbihan (en 1666), port idéalement situé, puisque, le canal de Suez n'existant pas, il fallait rallier les Indes par le cap de Bonne espérance.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Lorient Dès 1668, les Français s’installent en Inde et, en 1674, contrôlent déjà Pondichéry. Le sud de l’Inde est placé progressivement sous l’influence de la France. Mais la rivalité avec l’Angleterre va entraîner un conflit inévitable. Le Traité de Paris en 1763 marque la fin des ambitions françaises en Inde, un siècle plus tard.
La France ne conserve de son aventure que les 5 « établissements français de commerce en Inde », les fameux comptoirs, placés sous administration directe de la métropole par l’intermédiaire d’un gouverneur. En 1948, c’est encore 362 000 habitants indiens qui vivent dans ces lointains territoires sous l’autorité de la France.
L’indépendance de l’Union Indienne, acquise en 1947, va rendre délicate le maintien de la présence française, dans un contexte général de décolonisation. Emeutes, vote des assemblées locales, référendums montrent la volonté de ces comptoirs de rejoindre l’Union Indienne.
La France se résout à abandonner sa souveraineté sur ces territoires. La cession est définitive le 28 mai 1956.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, plus qu’un évènement historique lié à la décolonisation, c’est d’une toute autre chose dont il est question sous la plume de
Guy Béart. Facétieux et grivois, 2 ans après ces évènements, il y prend prétexte pour composer une chanson leste, pleine de sous-entendus "
Chandernagor".
Tout le monde aura compris que les noms des différents comptoirs, aux consonances exotiques, ne sont que l’occasion d’une évocation déguisée du corps féminin, progressivement dénudé au cours de l’étreinte amoureuse jusqu’à la rupture finale. Nouvel exemple s’il en est besoin de l’érotisme exotique, passablement fantasmé, que les colonies tropicales ont toujours entretenu en France ("
Ma tonkinoise", "
La fille du bédouin", etc.) !
http://www.boiteachansons.net/Partitions/Guy-Beart/Chandernagor.php?ref=accueilhttp://www.youtube.com/watch?v=1XjL7GOr87EC’est
Juliette Gréco qui étrennera cette chanson, elle dont la voix sensuelle et les minauderies ne pouvaient que convenir à ces sous-entendus (bien avant «
Déshabillez-moi »).
http://www.youtube.com/watch?v=85_yidU9_TcMais
Nino Ferrer s’y essaiera également en live dans une émission télévisée, accompagné du grand orchestre de
Raymond Lefèvre (1967):
http://www.youtube.com/watch?v=5yiGqbmNL3UCordialement,
Tonerb