Sur le vieux port de Saint Nazaire, un brave m arin le nez en l'air,
la voix tremb lante, noyée de larmes, braillait un vague épithalame :
" Ca peut pa raitre un peu bizarre, Ca va vous p araître un peu con
Moi, d'ordi naire si peu bavard, je voudrais di re que j'aime ma femme.
C'est vrai que c'est un peu curieux de vous parler d' ça en chanson
Est-ce que c'est pas un peu fleur bleue ? Ce serait pas un tr uc de bonne femme ?
On a parfois des moments durs, on a presque des engueulades,
pas de cendrier dans la figure, non, pas de quoi en faire un drame
Simplement des p'tites mises au point, des riens-du-tout, des algarades
Mais rien qui ne m'agace au point de vouloir devenir polygame.
Franchement, c'est un truc de maboul, Quand je vais e n forêt, je brame
Et je crie tout nu et en boule, Que ben v oilà, moi, j'aime ma femme
On a deux enfants bien élevés, polis, malins, gentiment chiants,
Parfois, j' les pendrais par les pieds, mais je les aime de toute mon âme.
J'ai pas fait une seule grasses mat' pendant une période de dix ans.
" Non, sérieusement, finis tes pâtes. D'accord, je te fais un croque-Madame ! "
En tout cas c'est un truc de ouf', oui, c'est vraiment un sacerdoce !
Mais malgré tout ce barouf et ben voilà, moi, j'aime mes gosses.
Ca fait dix ans qu'on est mariés, dix ans, ça fait un sacré bail,
Et j'espère que ça va durer encore longtemps ma bonne Dame.
En tout cas, tant que ça durera, je ne ferai pas dans le détail
Et je chanterai sur tous les toits, sur tous les tons, sur toute la gamme.
C'est quek chose que je ne contrôle pas, que je déclame, que je proclame,
Et merde à celui qui m' empêchera, de dire tout haut qu' moi, j'aime ma femme "
Ainsi chantait le nez en l'air, Sur le vieux p ort de Saint Nazaire,
un brave marin noyé de larmes, mais toujours a moureux de sa femme