Tré buchant sur les m ots comme sur les pavés,
Je m'en allais, les poings dans mes poches cre vées ;
Dans le frémissem ent d'un immense bais er !
Les jours où nous dorm ions serrés l'un contre l'au tre
Je les connais par les cinq sens et quelques aut res
Et les petits pieds nus effleurant le planch er
Cueillons les souven irs que nous avons sem és
Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moit ié
Tout ce que le temps app orte et ne reprend plus
C'est un cri répét é par mille sentinell es
C'est un phare allum é sur mille citadell es
Tout ce que le temps appo rte et ne reprend plus
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Des souvenirs dormant dans cette chevelure
Savamment constellée de rimes de cristal
A moitié réveillée à moitié endormie
Je te prends pour toujours dans mes bras ma jolie
O splendeur de la chair ! ô splendeur idéale !
Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Pour l'attente d'un bien qui vaut mille tristesses !
Sous le drap, vers son ventre et sa poitrine en feu...
Et tirant de sa nuque un plaisir qui la tord,
Et tirant de sa nuque un plaisir qui la tord,
Et grandir librement dans ses terribles jeux.
Quand je stellais le ciel de mes ballons d'enfant,
Que je sois foudroyé sur l'heure, si je mens !
Ô mon unique amour et ma grande folie
J'attachai des bouquets de cent mille couleurs,
Pour jamais n'échapper d'un si plaisant malheur,
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis
Quand je pense à ce jour où, près d'une fontaine,
Je ne distinguais plus leurs paroles lointaines
Où des pleurs d'or astral tombaient des bleus degrés,
En galop tout poudreux, des roses plein les mains
Nous volâm's au passage un plaisir clandestin
C'était le jour béni de ton premier baiser