Ecoutez l'histoire, à coup sûr ob scure,
D'un pauvre quidam et de ses tou rments,
To ut ce qu'il su bit comme mé saven tures,
Pour connaître en fin la gloire du m oment.
Il é - ta it s im--pl e quidam,
Son père é tait quidam,
Son frère é tait quidam,
Et lui était qui dam, aus si.
Pour gagner l'appui de quelque mécène
Et l'actualité par action d'éclat,
Il commença par se j'ter dans la Seine
Mais aucun canard ne passait par là,
Il fut repêché, grelottant de gouttes
Par un vieux passant, un quidam parfait,
Qui le réchauffa, lui paya la goutte
Et lui dit adieu sans s'être nommé.
Jamais ne parut sa photographie
Sur aucun placard, sur aucun trottoir,
Alors, une nuit, pour corser sa vie,
Il brûla le siège d'un journal du soir.
Il eut beau clamer qu'il était coupable,
On l'ignora, car il était trop pâle,
Puis on arrêta d'autres misérables
Qui tous avouaient, comme il est normal.
Pourtant, un beau jour, il fut pris, c'est bête,
Pour un crime qu'il n'avait pas commis ;
Quand le procureur demanda sa tête,
Il fut condamné par chance inouïe.
Ce jour-là, on vit partout sa bobine
Dans tous les journaux de notre contrée,
Puis elle parut sous la guillotine ;
Ce fut le début de sa renommée.
Il n'est plus simple quidam
Son père reste quidam
Son frère reste quidam
Et lui est mort célèbre, enfin !
Malheureusement, un'coquille infime
Se glissa dans l'orthographe de son nom,
De sorte qu'hélas, toujours anonyme,
Il mourut quidam et sans rémission.
Il était simple quidam,
Son père était quidam,
Son frère était quidam,
Et lui était quidam, aussi !