Quand j'ai connu Marie-Louise,
E's'débattai t dans l a mouise,
Et moi auss i
Alors je lui d emandai « Pau vresse,
Veux-tu que j'partage ta détresse ? »
Elle m'a dit « oui ! ».
Quand l'aimant sur une vieille malle,
J'm'aperçus qu'son corps étai t sale
Comme un cochon,
Je lui demanda i : « Ma p'ti te poulette,
T'arriv'-t'i l de faire ta toilette ? »
Elle m'a dit « Non ! »
Quand je vis que toutes mes douilles,
Cell'du crân', des bras et d es jambes
Etaient garnie s,
Je lui d'manda i : « Ma p'ti te babiole,
Viennent-ell es de toi ces p'tit'bestioles ?»
Elle m'a dit « Oui ! ».
Quand après trois jours de folies,
Mon ventre trouvan t qu'o n l'oublie
Crénom de nom ! M 'fait la leçon.
Je demandai à Mnémosy ne :
«T'arriv'-t- il de faire la cuisine ? »
Elle m'a dit « Non ! »
Quand, sur tout mon bel épiderme,
J'aperçus des ulcè res très fermes,
Epanoui s,
Je lui d'manda i : Ma p'tit' cigale,
Est-ce toi qui m'a s flanqué la gale ? »
Elle m'a dit « Oui ! »
Quand j'eus des trous plein mes chaussettes,
Plein mes caleçons , plein mes liquettes,
Mon pantalon,
Je lui d'manda i : « Ma p'ti t'pastille,
T'arriv'-t-i l de t'nir une aiguille ? »
Elle m'a dit « Non ! »
Un jour qu'un vi-eux fanatique
Avait payé sa belle plastique
Cinq cents loui s,
Je lui d'manda i : « Ma p'ti t'bohème,
Sais-tu touj ours combien je t'aime ? »
Elle m'a dit « Oui ! »
En c'cas, prenons ces dix mill'balles,
Faisons-en deux par ties égales,
Et partageo ns.
Mais de sa voi x habituelle,
De sa voix t roublante et cruelle,
Elle m'a dit : « Non ! »
Ivre, maîtrisant ma colère
Dans des mots qui ne saura ient plaire
A vos pur's ouïes,
Je demandai à la bégueule :
«Sans blaguer, t e foutrais-tu d'ma gueule ? »
Elle m'a dit « Oui... »
Alors, perdant tout'contenance,
J'posai mon pétard d'ordonn ance
Contre son front.
Mais, comme el l'paraissait contente,
Au moment d' presser la détente
Ben, j'a i dit : « Non ! »
Tu voudrais bien qu'pour toi, grognasse,
Ces gueux de cogne s m'envo yassent
A Bir ibi
Casser des cai lloux sur les routes
Et sécher co mme une vieill'croûte !
Elle m'a dit « Oui ! »
Toi, tu dis « oui », lui répondis-je,
Mais moi (j'avoue qu'c'est un prodige),
Moi, je dis : « Non ! »
Et j'pris cong é de sa per sonne
Avec le fier mot de Cambronne,
Crénom d e nom !