Intro :
Je ve ux dédier ce poè
me,
À to utes les femmes qu'on a
ime,
Pen dant quelques i nstants secre ts,
À ce lles qu'on connaît à p
eine,
Qu'un d estin différent ent
raîne,
Et q u'on ne ret rouve jam ais.
À cell es qu'on voit appar
aître,
Une s econde, à sa fen
être,
Et q ui, preste, s'é vanouit ,
Mais d ont la svelte silhou
ette
Est si g racieuse et flue
tte
Qu'on en demeure épanou i.
À la compagne de voya
ge,
Dont les y eux, charmant pays
age,
Font p araître co urt le chem in;
Qu'on e st seul peut-être à compr
endre,
Et qu'on l aisse pourtant desc
endre
Sans avoir ef fleuré sa main.
À ce lles qui sont déjà pri
ses,
Et qui, vivant des heures gr
ises,
Près d'un être t rop différen t,
Vous o nt, inutile fol
ie,
Laissé v oir la mélancol
ie
D'un avenir d ésespér ant.
Chère s images aperçu
es,
Espér ances d'un jour déç
ues,
Vous s erez dans l' oubli dema in;
Pour p eu que le bonheur survi
enne,
Il est r are qu'on se souv
ienne,
Des épisod es du che min.
Mais si l 'on a manqué sa v
ie,
On so nge, avec un peu d'env
ie
À t ous ces bonh eurs entrevu s,
Aux b aisers qu'on n'osa pas p
rendre,
Aux c ½urs qui doivent vous at
tendre,
Aux y eux qu'on n'a j amais rev us.
Alor s, aux soirs de lassitud
e,
Tout e n peuplant sa solit
ude
Des f antômes d u souven ir,
On p leure les lèvres abs
entes
De to utes ces belles pass
antes
Que l 'on a n'a pas su reten ir.