Le long des cô tes d'Ir lande,
Les soirs d'hiver, réu nis, /
On ra conte u ne lé gende,
Je vais vous la dire aus si.
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
/
C'était aux temps archa ïques,
Il y a plus de deux mille ans, /
Hugue nots et catho liques
Avaient, dit-on, formé deux clans.
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
/
Ils s'entretuaient -quel carnage !-
En priant le même dieu,
Jamais les bêtes sauvages
En cruauté n'ont fait mieux.
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
Un garçon et une fille
S'aimaient d'amour tendre et beau
Mais, hélas ! de deux familles
De catholiques et huguenots...
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
Or, ceux qui faisaient la guerre
Pour Dieu ou la politique
Les prirent et puis les tuèrent,
Le huguenot, la catholique.
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
Mais de leurs amours est née
Cette légende jolie,
Qu'on les vit tous deux portés
Par des anges au Paradis.
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !
Et le vent, le vent d'Irlande,
En hiver, soufflant le soir,
Vient mener la sarabande
Et nous conter la belle histoire...
Le vent souffle et crie de hors,
Vive le vent du nord / !
Le vent du nord est tom bé,
Vive la mari ée !