De Pontoise, je partis un beau jour
A mes parents, je dis:" Au revoir!
Car je m'en vais en Chine
Patrie des manda rines"
Mais, au bout de six mois, je devins fou
D'une jolie fille de Tsimangfou
Ah! je dis à la ga mine:
"Viens en France, mon bi jou!
Demain, par tons si tu veux!"
Puis, le lui chantais jo yeux:
"Ma chichi, ma chi noise
Viens jusqu'à Po ntoise!
Tu ver ras, mon pays, c'est proche de Paris
Ma mi mi, ma mi gnonne
Je veux te rendre polis sonne
Car les Fran çais, oui mon bébé,
Ont des pet its talents ca chés".
Tous les deux, l'on s'embarqua presto
Ma chinoise avait le coeur bien gros
En consolant la belle,
Je l'avais plus gros qu'elle
Sur le pont, lorsque je l'embrassais,
Doucement, elle me repoussait
Alors, la voyant rebelle
Tendrement, je lui disais:
"Moi, qui reviens de l'Occident
Près de toi, je suis au levant".
"Ma chichi, ma chinoise
Tu seras ma bourgeoise
Devant les Indes, nous voilà
Pondichéry, Calaito
Laisse ma main qui s'exerce!
Nous sommes près de la Perse
N'attendons pas, bien mon chinchin
Dans la mer rouge, ça m'dirait rien"
En France, on se maria bientôt
Et, le soir de la noce, dans le dodo,
Ma femme, la mâtine,
Me dit d'une voix câline:
"Depuis que je t'embrasse, mon loulou,
Ça me fait drôle, mais drôle comme tout
Car tous les hommes en Chine
Ont une natte sur le cou"
A ces mots, je restais coi
Et je répondis narquois:
"Ma chichi, ma chinoise
Faut pas me chercher noise
Si le gens de ton pays
Ont une natte, ma fois tant pis
Ma mimi, ma mignonne,
Si cela t'étonne
Je n'ai pas de natte comme un Chinois
Mais j'ai autre chose et c'est pour toi".