Ce type- là,
Ce type- là, ni son mari, ni moi, on le connaissait pas
Il est v' nu,
Il est v' nu, un ma tin de pri ntemps, exh iber son col blan c
Il nous parla de l'Atlan tique
Et du sau vage pac ifique
Bien a vant d'abor der Sing apour, elle était déj à pou r
Il a dit :
"C'est de poudre pi lée de se rpent que je brosse mes dents
Le plus fin,
C'est sans doute la peau de zébu dont sont faits mes esca rpins ".
Nous, qu'on marche à côté de nos grolle s
On a l'air plu tôt tart ignoles
Nous, comme denti frice, on s'dé crasse les cr ochets à l' Ajax
Elle lui disait : « Mar cel »
Il s'appelait Mar cel
« Fais -moi l'Afri cain »
Il lui f' sait l'Afr icain
Elle lui disait : « Mar cel
J'en ai marre de Pa name
Fais-m oi le tam-t am »
Il lui f' sait le tam -tam
Au Cap Gris-Nez,
Il jouait du corps au fond des bois avec les vahinés
A Shanghai,
Il avait échangé des Chinois contre des porte-clés
Il avait mis des tigres en cage
Il avait bouffé des sauvages
Aux vieux, il leur suçait les yeux
Y paraît que c'est fameux
A ce type-là,
On lui a dit : « On est pas des paumés, on est de Gennevilliers
Mon petit gars »
J'y ai dit : « Moi, moi seul personnellement
Je connais même Orléans »
Mais il avait vu l'Afrique noire
Les plus grands trafiquants d'ivoire
Tous les pays du Benelux
il connaissait Guy Lux
Elle lui disait : « Marcel
Fais encore la mousson ! »
« Bon, passez-moi le sel »
Il lui faisait la mousson
Elle lui disait « Marcel
Bois un verre de vin frais !
Dis-moi l'île aux pucelles !
Est-ce que ça peut-être vrai ? »
Un matin,
Un matin, ils se sont embarqués vers des contrées fleuries
Elle a dit,
Elle a dit : « Je quitte les îles Mollusques pour le paradis »
Le vent du large, bon apôtre
Les a poussés l'un contre l'autre
La mer était trop petite pour contenir leur amour
Un fol amour
Se consume au bout quelque temps comme un feu de Saint-Jean
Le Marcel
Lui a dit : « Retourne à tes deux guignols
Bons baisers et bon vent ! »
Du bateau, elle ne vit que la Corse
En lavant les verres par force
Sans adieu, elle quitta Cupidon dans la soute à charbon
Au retour, elle dit : « Votre Marcel
C'est un fieffé salaud
Faites-moi le métro ! »
On lui a fait le métro
Son mari a fait le zouave
Et moi, le pont de l'Alma
Et pleurant de joie
Elle retom ba dans nos bras