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LES POÈTES DE SEPT ANS

Sur un poème d'Arthur Rimbaud (10 juin 1971); Album
Paroles :Arthur Rimbaud
Musique :Léo Ferré
Tonalité :
  • D
  • E♭
  • E
  • F
  • G♭
  • G
  • A♭
  • A
  • B♭
  • B
  • C
  • D♭
  • D
Mesures à 4 temps: 2 temps | 2 temps
 
Intro :     
 
 
    Et la Mère, fermant le livre du devoir,
    S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
  Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences
    L'âme de son enfant livrée aux r?  ?pugnance  s.
 
 
    Tout le jour, il suait d'obéissance ; très
  Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits,
Sem  blaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
    Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
    En passant, il tirait la langue, les deux poings
À   l'aine, et, da |              ns ses yeux fe  rmés, voyait de  s points.  
 
 
    Une porte s'ouvrait sur le soir : à la   lampe,
On le voyait, là-haut, qui râlait sur l  a rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'?  ?té
Surtout, vaincu, stupide, il était ent  êté
À se renfermer dans la fraîcheur des   latrines :
Il pensait là, tranquille et livrant ses   narines.   
 
 
    Quand, lavé des odeurs du jour, le jard  inet
Derrière la maison, en hiver, s'ill  unait,
Gisant au pied d'un mur, enterré dans la   marne
Et pour des visions écrasant son oei  l darne,
Il éco |           utait groui  ller les galeux esp  aliers |   .    
    Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers
    Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur   la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de   boue
Sous des habits puant la foire et tout vieil  lots,
Conversaient avec la douceur des i  diots ! |        
    Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,
    Sa mère s'effrayait ; les tendresses, pr  ofondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonn  ement.
C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui   ment !    
 
 
    À sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand d?  ?sert, où luit la Liberté ravie,
    Forêts, soleils, rives, savanes   ! - Il s'aidait
De journaux illustrés où, roug  e,    il regardait
Des Espagnoles rire et des Ita  liennes.
    Quand venait, l'oeil brun, folle, en robes d'i  ndiennes,
À Huit ans, - la fille des ouvriers d'à   côté,
La petite brutale, et qu'elle avait sau  té,
Dans un coin, sur son dos, en secouant ses   tresses,
Et qu'il était sous elle, il lui mordait les   fesses,
Car elle ne portait jamais de panta  lons ;
- Et, par elle meurtri des poings et des ta  lons,
Remportait les saveurs de sa peau dans sa   chambre.    
 
 
    Il craignait les blafards dimanches de décembre,
    Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,
    Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ;
    Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve
Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes, qu'au   soir fauve,
    Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
    Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
    Font autour des édits rire et gronder les   foules.
  -  Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
    Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
    Font leur remuement calme et prennent leur essor !
 
 
    Et comme il savourait surtout les sombres choses,
    Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
    Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
    Il lisait son roman sans cesse méd  ité,
  Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
    De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
    Vertige, écroulements, déroutes et pitié !
  -  Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
    En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile
    Écrue,   et presse  ntant viole  |  mment  la    voi -   le !
 
 
                 
 

Contribution

Tonerb, version 1.0

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Dernière modification : 2017-11-04
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