LES POÈTES DE SEPT ANS
-Sur un poème d'Arthur Rimbaud (10 juin 1971); Album "Les Poètes: Verlaine Et Rimbaud (vol.4)" (1964)
Paroles : Arthur Rimbaud
Musique : Léo Ferré
Musique : Léo Ferré
Tonalité :
Mesures à 4 temps: 2 temps | 2 temps
Gm
Et la Mère, fermant le livre du devoir,
Dm7
S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
Ebmaj7
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences
Gm
Tout le jour, il suait d'obéissance ; très
Dm
Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits,
Sem F
blaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
Eb
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
F
En passant, il tirait la langue, les deux poings
On le voyait, là-haut, qui râlait sur la Ebmaj7
rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'é Dm
té
Surtout, vaincu, stupide, il était entê Eb
té
À se renfermer dans la fraîcheur des la Dm7
trines :
Derrière la maison, en hiver, s'illu Ebmaj7
nait,
Gisant au pied d'un mur, enterré dans la Dm
marne
Et pour des visions écrasant son ½il Eb
darne,
Gm
Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de Dm
boue
Sous des habits puant la foire et tout vieil Cm7
lots,
Gm
Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonne Dm7
ment.
Gm
À sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand dé Dm7
sert, où luit la Liberté ravie,
De journaux illustrés où, rouge, Cm7
il regardait
Des Espagnoles rire et des Ita Gm
liennes.
À Huit ans, - la fille des ouvriers d'à cô Ebmaj7
té,
La petite brutale, et qu'elle avait sau Dm
té,
Dans un coin, sur son dos, en secouant ses Ebmaj7
tresses,
Et qu'il était sous elle, il lui mordait les Dm7
fesses,
Car elle ne portait jamais de panta Eb
lons ;
- Et, par elle meurtri des poings et des ta Dm
lons,
Gm
Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Dm7
Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,
Ebmaj7
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ;
Dm
Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve
Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes, qu'au Eb
soir fauve,
Dm7
Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
Cm7
Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
Gm
- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Dm7
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Ebamj7
Font leur remuement calme et prennent leur essor !
Dm
Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Gm
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Dm7
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Gm
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
Dm7
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Ebmaj7
Vertige, écroulements, déroutes et pitié !
Dm
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
Ebmaj7
En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile