Toi, tu portais la barbe et moi,
J'avais les bottes qui prenaient l'eau.
Ensemble, on écorchait Brassens
A la guitare et au banjo.
Par flemme de rentrer se coucher
On faisait semblant de dra guer,
Et on per dait des nuits entières
A discuter dans les cafés.
C'était le temps, le temps des oeufs au plat, la, la, la, la
C'était le temps des chambres sous les toits,
Quand on dor mait en grelot tant dans nos man teaux,
Sauf quand une fille nous tenait chaud.
C'était le bon vieux temps.
On se doutait bien que le mariage,
C'était le service militaire à vie,
Mais, nous voilà devenus sages,
Moi le témoin, toi le mari.
Bientôt, on se donnera rendez-vous
En consultant nos agendas,
Et, à ta femme, j'apporterai
Des petits fours, un hortensia.
Ce sera le temps, le temps des dimanches au bois,
Le temps des tables pliantes et des poulets froids.
D'un air patient, ta femme t'écoutera
Quand tu parleras encore une fois
De notre bon vieux temps.
Et puis, un beau soir, mal à l'aise,
J'arriverai accompagné,
Et un coup d'oeil vous suffira
Pour voir que je vais y passer.
Nous attendrons l'heure de la vaisselle,
Quand les femmes s'en vont de leur côté,
Alors, du fond de nos cognacs
Et de nos cafés décaféinés
On retrouvera le temps des oeufs au plat,
Le joli temps des chambres sous les toits,
Quand on dormait en grelottant dans nos manteaux,
Sauf quand une fille nous tenait chaud.
Notre bon vieux temps.