Quand j'ai croisé la Martine
C'était par un beau matin
Elle s'a chetait des bottines
Et j'lui trouvais très beau teint
Nous par tîmes en limousine
Visi ter le Limou sin
Après comm'on le d evine
Ma p'tite femme, elle de vint
Ma concierge, qui est amène,
Tous les matins m'serre la main
Même qu'au moment des étrennes
Dans ses bras, elle m'étreint
Cela m'attire des scènes
Que je supporte à dessein
Pour ne pas qu'ma Philomène
Un beau jour me file aux mains
Son manteau de ballerine
Gentiment lui bat les reins
Sa robe de percaline
Lui vient de son père câlin
Tandis que je me surmène
Dans un travail surhumain
Elle arpente l'avenue du Maine
En t'nant son fichu d'une main
Comme j'ai un chien et une chienne
Qui me viennent d'un autrichien
Ma p'tite femme qui est vosgienne
M'a dit "pour élever vos chiens
Vous aurez beaucoup de peine
Car au pays transalpin
J'ai connu une helvétienne
Qui a jamais pu élever l'sien"