Boulevard des capucines
Ton nom qui tout l à-haut scintille
Est le même que le mien
C'est l'Olympia qui célèbre
Ton étoile qui là- haut s'élève
Et je vi s to n succès de loin,
Sur scène, tu es le centre
La foule aiman te vaci lle
J'observe, lorsque tu chantes,
Que brillent les y eux des filles
Je n'approcherai pas les loges
Où l'on te couvre d'amitié et d'éloges
Car la pudeur me le défend,
De loin, tu sembles fort et grave
Plus que les garçons de ton âge
Comme lorsque tu étais enfant,
Rue Caumartin, je te guette
Et l'appréhension me vide,
Tous ces regrets douloureux
Me rongent comme l'acide
Je te demande par cette lettre, Mon garçon,
De m'a ccorder ton pardon
Tu sais, quelle c onnerie ma jeunesse !
Mon si lence, quelle erreur, quelle pe rte de temps !
Si je n'ai p as su te dire à te mps
Que je pensais à toi, to ut le temps,
Mon guer rier, mon roi, mon pet it p rinc e
Epris de femmes et de vie légère
J'ai tant aimé, je suis sincère,
L'étreinte de la liberté,
Ni mari, ni père et volage,
Courant d'air et de passage,
Sauras-tu me regarder ?
Mais tu ignores mes signes
Toi, mon cruel funambule,
Alors je crache ces lignes
Fracassé et somnambule
Je te demande par cette lettre,
Mon garçon,
De m'accorder ton pardon
Tu sais, quelle atrocité, cette guerre !
Mon départ, quelle erreur, quelle perte de temps !
Si je n'ai pas su te dire à temps
Que tu m'as manqué tout le temps,
Mon guerrier, mon roi, mon petit prince,
Mon petit prince,
Pardon